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Intervention au colloque « Penser le spécisme aujourd’hui » (18-19 mai 2022, ENS de Lyon)

Les 18 et 19 mai 2022 à l’ENS de Lyon, quatorze intervenant·es de l’espace francophone seront rassemblé·es pour parler du spécisme sous (presque) toutes les coutures.

Je participerai à la première demi-journée, dédiée aux enjeux de définition du spécisme, avec une présentation intitulée « L’espèce comme variable sociologique : point de vue matérialiste et black veganism ».

Le spécisme est à l’espèce ce que le racisme est à la race et le sexisme au sexe. Or, plus personne aujourd’hui ne parle de sexe ou de race comme s’il s’agissait de simples appartenances biologiques. On parle de genre, de racisation, de blanchité, de personnes sexisées et racisées… Ces termes, déstabilisants au premier abord, sont le fruit d’un travail épistémologique salutaire. Ils permettent de mieux comprendre les phénomènes complexes que sont le racisme et le sexisme en tant que rapports sociaux. Dès lors, que pourrait donner la démarche visant à faire à l’espèce ce que les études féministes et les études critiques de la race ont fait au sexe et à la race ?

Une telle démarche, dite matérialiste, ne s’intéresse pas tant aux « humains » et aux « animaux » comme groupes naturels qu’à l’humanité et à l’animalité comme classes sociales, et à l’animalisation comme processus politique de mise en altérité et d’infériorisation (Guillaumin, 1985). En ce sens, si tous les animaux sont animalisés, nous ne sommes pas « tous humains », car nombre d’homo sapiens subissent également l’animalisation (Syl Ko, 2020). L’approche matérialiste ouvre donc non seulement la voie à une meilleure compréhension du spécisme comme organisation sociale et système de classes ; elle doit aussi permettre un rapprochement entre théories et luttes antispécistes d’un côté, et théories et luttes antiracistes de l’autre.

L’excellent argumentaire et le programme complet sont disponibles sur le site du laboratoire junior RAT (Recherches animalières transdisciplinaires et transséculaires).

Un grand merci à Victor Duran-Le Peuch, Joséphine Guichard, Jeanne Mousnier-Lompré et Perrine Beltran du labo RAT pour l’organisation !

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